Ma collection de bières

Comment déguster la bière?
(Source Unibroue)

Tout comme le vin, on déguste la bière pour en apprécier la qualité. On observera la couleur, le col de mousse, l'arôme ou le bouquet, les nombreuses composantes du goût, de l'arrière-goût, etc. La bière devra être à une température idéale selon ses caractéristiques, servie avec un verre correspondant à chaque bière (et non à même la bouteille!), selon sa densité et sa carbonatation, l'importance accordée à la manière dont elle est versée, etc.; l'appréciation de la bière a aussi ses rituels, malheureusement trop peu connus.
Commencez par vous assurer que le verre recommandé pour le type de bière que vous vous apprêtez à boire est d'une propreté impeccable, sinon les saletés empêcheront la mousse de persister et altèreront le goût de la bière. Assurez-vous aussi que la bière n'est pas trop froide, mais bien à température idéale pour l'apprécier à sa juste valeur.

Versez la bière délicatement et éloignez progressivement la bouteille du verre à mesure que celui-ci se remplit pour créer ainsi un beau col de mousse. Le col devra être de trois à quatre centimètres en moyenne. Le col est essentiel pour deux raisons. Premièrement, on ne peut pleinement apprécier l'arôme d'une bière qu'avec un col où les bulles laisseront échapper les aromates et autres parfums qui composent son bouquet. Deuxièmement, le col est essentiel pour protéger la bière contre l'air et éviter que ne s'altère le goût par oxydation. Une fois un col de mousse formé et selon le type de bière, inclinez le verre pour faire monter le liquide sous la mousse et contrôler ainsi l'épaisseur du col qui devrait persister jusqu'à la fin.
Une fois la bière correctement versée, observez attentivement la couleur de la bière et distinguez les nuances des teintes comparées aux autres bières. La couleur d'une bière est principalement fonction du type de
malt utilisé lors du brassage. Par exemple, un malt de blé très clair est utilisé pour la Blanche de Chambly, tandis qu'un malt torréfié est utilisé pour la Maudite.

Appréciez le bouquet grâce au col de la bière en humant et en essayant d'identifier les parfums et aromates particuliers. Pour faire ressortir davantage les odeurs, entamez un mouvement circulaire avec le verre afin de libérer celles-ci du col.
Prenez une première gorgée et prenez soin de promener la bière dans votre bouche pour que celle-ci entre en contact avec toutes les régions de votre langue où sont "tracées"
les sensations qui forment le goût (salé, sucré, acidité et amertume). Respirez en même temps pour que les arômes vous parviennent encore, mais cette fois-ci grâce à la "rétro-olfaction". Dégustez en appréciant pleinement toutes les saveurs qui se présentent à vous.
Apprenez aussi à apprécier l'arrière goût, qu'il soit prononcé ou nuancé, persistant ou éphémère, il est aussi une composante essentielle de la dégustation. Les notes de saveur présentes dans l'arrière- goût peuvent être très différentes de celles qui dominent le goût en bouche. Et contrairement à la croyance populaire, un arrière-goût peut être très agréable, ce qui incitera d'autant plus le consommateur à la redécouverte.

Malheureusement, on ne déguste que trop peu souvent les bières. Prenez donc le temps de les déguster et non seulement de les enfiler une à une. Il y a plus à boire certaines bières que du simple rafraîchissement. Redécouvrez-les sous un jour nouveau. Boire Moins, Boire Mieux.


Tout savoir sur le goût

La langue permet de déceler quatre saveurs de base: le sucré, l'amer, l'acide et le salé. Les trois premières saveurs se retrouvent régulièrement dans le goût de la bière. Bien entendu, on doit se référer aux ingrédients qui entrent en jeu dans la fabrication de la bière pour comprendre comment ils influencent le goût. Ainsi, on peut admettre, sans trop risquer de se tromper, que le goût sucré provient du malt, l'amertume du houblon et l'acidité, du processus de fermentation ou des grains utilisés. Sur la langue, les papilles gustatives détectent le goût du sucré, les deux côtés avant de la langue perçoivent le salé, les deux côtés arrière, les saveurs acides, et le fond de la langue, l'amer.

On peut catégoriser les goûts des bières en familles de saveurs: douces, amères, acides, vineuses, piquantes et saugrenues. Notez que ces catégories ne sont pas hermétiques et que de nombreuses bières allient plusieurs de ces saveurs de base (ex.: douce-amère).

Les bières douces regroupent la majorité des bières, soit les bières sucrées et celles qui n'entrent pas dans les autres catégories. Le sucré est un goût que tous les êtres humains ont naturellement, contrairement à l'amertume, qui constitue un goût «acquis». On a plutôt tendance à rejeter cette saveur quand on n'y est pas habitué. Aussi, il faut éduquer nos sens afin d'apprécier les bières amères, dont le goût provient de l'ajout du houblon (ex.: les blondes, bitter, brown ale, extra pale ale et pale ale...).

Les bières acides sont d'origine médiévale. Le goût de l'acidité est aussi acquis et non inné, il est plus facile à apprécier que l'amerture. Ces bières ont perduré jusqu'à ce jour grâce aux Allemands et aux Belges qui ont su conserver les traditions des lambics, des brunes et rouges des Flandres et des "Berliner Weisse".
Les bières vineuses sont des bières que les moines produisaient pour les grandes occasions (cérémonies, fêtes, dont Noël...). Elles sont passablement sucrées et assez fortes. Ce sont notamment les EisBock, old ale, Saison de Noël, et scotch ale.

Les bières piquantes et les saugrenues n'entrent pas dans les catégories précédentes. Les piquantes ont en commun de chauffer la langue et les saugrenues n'ont au contraire rien en commun entre elles: elles sont uniques et isolées, c'est pour cela qu'on les appelle les saugrenues. Comme elles peuvent toutefois avoir une caractéristique semblable à une autre bière, on qualifie ces bières de saugrenues amères ou de saugrenues acides, par exemple. On retrouve dans cette catégorie issue des expérimentations innovatrices des 20 dernières années les bières d'épices, les Rauch, les saugrenues au piment, au rhum, etc.